Comparaison des élèves malgaches et des élèves africains

Publié le 24 Feb 2025

La performance académique des élèves malgaches est souvent examinée à la lumière du contexte éducatif plus large en Afrique. Si la plupart des pays africains connaissent des défis similaires (infrastructures limitées, qualité inégale de l’enseignement, etc.), Madagascar présente certaines spécificités qui accentuent son retard par rapport à la moyenne régionale.

Dans plusieurs pays du continent, des politiques ambitieuses et des investissements soutenus ont permis d’améliorer notablement l’accessibilité aux écoles. Au contraire, Madagascar connaît encore de fortes disparités, en particulier dans les zones rurales, où environ 22 % des enfants n’ont pas accès à l’éducation. Cet écart est d’autant plus marquant au regard de nations africaines qui, grâce à une volonté politique forte, offrent déjà un meilleur accès aux établissements scolaires.

La qualité de l’enseignement constitue un autre point sensible. Alors que la moyenne africaine de formateurs qualifiés dans le primaire tourne autour de 76 %, Madagascar n’en compte qu’environ 15 %. Cette situation crée des classes surchargées et un encadrement pédagogique insuffisant, freinant l’acquisition des compétences de base pour de nombreux élèves.

Sur le plan linguistique, la Grande Île se distingue par un basculement rapide du malgache vers le français, ce qui complique la compréhension et la progression des élèves : seul un tiers d’entre eux maîtrisent assez le français pour suivre efficacement les cours en secondaire. Dans d’autres pays africains, la transition linguistique se fait de façon plus progressive, limitant ces difficultés.

Les taux de littératie chez les enfants malgaches sont également alarmants : entre 94 % et 97 % des élèves de 10 ans sont incapables de lire un texte simple, un taux de « pauvreté d’apprentissage » bien supérieur à la moyenne africaine. Cette situation témoigne d’un manque criant de ressources pédagogiques et de méthodes adaptées pour accompagner les plus jeunes.

En définitive, malgré des défis communs à l’ensemble du continent, Madagascar se retrouve dans une position particulièrement délicate. Les infrastructures scolaires limitées, la formation insuffisante des enseignants, un bilinguisme mal adapté et les taux élevés de pauvreté d’apprentissage pèsent lourdement sur les performances de ses élèves. Il apparaît dès lors essentiel de mettre en place des réformes urgentes et de concentrer les investissements dans l’éducation afin de donner aux jeunes Malgaches les moyens de développer pleinement leur potentiel.

Sources / Références :
  • UNESCO – Rapports sur la pauvreté d’apprentissage et la qualité de l’enseignement en Afrique
  • Banque Mondiale – Indicateurs de performance éducative et rapports sur le capital humain
  • Données du Ministère de l’Éducation de Madagascar
  • Études comparatives régionales (PASEC, SACMEQ) et publications académiques