L’accessibilité scolaire en Afrique : Contraste entre Madagascar et d’autres pays

Publié le 24 Feb 2025

Madagascar fait face à de multiples défis pour assurer à chaque enfant l’accès à une éducation de qualité, tandis que certains pays africains ont déjà réalisé des progrès notables en la matière. Comprendre ces différences permet de s’inspirer de solutions concrètes pour améliorer l’accessibilité scolaire sur la Grande Île.

Plusieurs facteurs freinent l’accès à l’éducation à Madagascar. Dans les zones rurales, les distances entre les foyers et les établissements scolaires sont souvent importantes, et les infrastructures demeurent limitées. Les contraintes économiques obligent parfois les enfants à quitter l’école pour soutenir leur famille, entraînant des taux d’abandon élevés et une scolarisation partielle pour nombre de jeunes Malgaches.

En Afrique, certains pays ont toutefois su surmonter des obstacles similaires grâce à des politiques et des investissements ciblés. Au Rwanda, des programmes dédiés à la construction ou à la rénovation d’écoles ont eu pour effet de réduire les longues distances à parcourir pour les élèves, en particulier en zones rurales. L’initiative "Every Child, Every Chance", par exemple, a visé à mieux répartir les ressources et à faciliter la scolarisation des enfants éloignés.

Au Ghana, l’État a mis en œuvre une inscription scolaire universelle, soutenue par des partenariats internationaux. Ce dispositif s’accompagne de mesures incitatives, comme la fourniture de repas gratuits et de subventions pour les transports, contribuant à réduire le taux d’abandon scolaire. Ces deux exemples africains démontrent que l’élaboration de programmes structurés, conjuguée à des soutiens concrets, peut considérablement améliorer l’accès à l’éducation.

Quatre leviers principaux ressortent de ces expériences réussies :

  • Investir dans les infrastructures : construire de nouvelles écoles et rénover les bâtiments existants permet d’amener l’éducation au plus près des communautés isolées.
  • Former et recruter des enseignants qualifiés : disposer d’un corps enseignant compétent et rémunéré de façon adéquate renforce la qualité de l’enseignement et limite l’abandon.
  • Mettre en place des politiques incitatives : repas scolaires, transports subventionnés et autres aides financières suppriment certains freins à la fréquentation des classes.
  • Planifier les ressources de manière équitable : une répartition équilibrée entre zones urbaines et rurales contribue à réduire les disparités d’accès.

Pour Madagascar, s’inspirer de ces initiatives implique des choix politiques forts et un engagement à long terme. Investir dans la construction d’écoles, améliorer la formation des enseignants et développer des mesures incitatives ciblées pourraient réduire drastiquement le taux d’abandon et améliorer la qualité de l’enseignement. Une planification régionale adaptée aux spécificités des milieux ruraux permettrait également de combler le retard face aux pays déjà en avance.

Aujourd’hui, plusieurs États africains montrent qu’il est possible de transformer le paysage éducatif en misant sur des stratégies ambitieuses et sur la mobilisation de ressources adaptées. Madagascar, en se tournant vers ces exemples, peut espérer offrir à tous ses enfants une scolarité complète et de qualité, moteur indispensable d’un développement socio-économique plus équitable et durable.

Sources / Références :
  • UNESCO – Rapports sur la qualité de l’éducation en Afrique
  • Banque Mondiale – Indicateurs éducatifs et projets en Afrique
  • Études de cas sur l’éducation au Rwanda et au Ghana
  • Articles académiques sur l’accessibilité scolaire dans les pays en développement